Texte : La petite espérance - Jeanne Signard
- Photo "Un jour de printemps..." de Michel Schmid -
Elle est si fragile, si timide, la petite Espérance !
Si tu veux la voir passer, ouvre les yeux de ton cœur,
et regarde autour de toi :
Le soleil, du bout de son nez,
déchire les plus sombres nuages.
Une étoile fait son clin d’œil à la terre :
« On ne peut me voir que de nuit », dit-elle.
Un feu couve sous la cendre,
Les braises attendent qu’un souffle nouveau se lève.
La mèche qui fume encore
Espère l’invisible veilleur qui ranimera sa flamme.
Une fleur assoiffée de lumière
attend que le soleil illumine son cœur
Au creux de la terre une petite graine murmure :
« Ayez patience et je deviendrai un grand arbre. »
Le printemps boit goulûment le soleil.
Un bourgeon, tout engourdi sort de son écrin.
Sur le point d’éclore, un bouton de rose
se prépare amoureusement à offrir son parfum.
L’oiseau replie ses ailes et se pose
pour picorer la terre nourricière.
Un bateau avance en eaux profondes
Vers de lointaines terres promises.
Un bateau rentre au port, le ventre rempli de trésors.
Un phare le guide en mots de lumière.
Au creux de la nuit, une lampe timide
offre sa douce clarté au passant égaré.
Une femme remplit sa cruche
L’eau vive demain sera-t-elle encore au rendez-vous ?
Une mère berce son petit
en rêvant qu’un jour il sera grand.
Une pâte lève entre les mains de la femme :
« Du pain pour tous », supplie-t-elle.
Dans la solitude du désert
le Petit Prince a rencontré son ami Renard.
La source coule en toute confiance,
Elle ignore le lit que lui a préparé le ruisseau,
les méandres de la rivière qu’elle devra épouser,
les fleuves qui lui ouvriront leurs bras
L’océan dans lequel elle se perdra.
Une sentinelle veille :
la petite espérance grandira.
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