"Tu n'avais pas le droit de me ressembler", peut dire l'homme d'en bas à l'homme d'en haut. "Tu as exaspéré et déchaîné ma bassesse en me révélant le tienne. L'envie qui me dévore aujourd'hui n'est que le cadavre de ma vénération d'hier. Tu as tué en moi le sens vivant de la hiérarchie, la douceur et la noblesse de l'obéissance. Elle a eu certes la vie dure, cette image de ta justice et de ta bonté, il a résisté longtemps ce pauvre respect ébloui qui berçait mes rêves et ma fatigue, mais il a bien fallu qu'il succombe à la fin sous tes coups. Tu as fini par me prouver que tu me ressemblais. Eh bien ! je veux maintenant que nous nous ressemblions tout à fait et cette volonté s'appelle révolution, égalitarisme, communisme... Pressens-tu le mal que tu m'as fait ? La justice et l'amour m'ont menti par ta bouche. Tu m'as amputé de la meilleure partie de moi-même : ma confiance en toi, et...