Cinq recettes pour s'empoisonner la vie - d'après Taibi Kahler

 

Voici cinq recettes simples pour s'empoisonner la vie :

 - "Dépêche-toi !"
Tout ce qu'on fait calmement ne peut pas être important. Il faut se précipiter pour se sentir justifié. Attendons la dernière minute pour agir... au prix d'un stress dont on se plaint toujours à voix haute.

- "Sois parfait !"
Encore un détail à mettre au point... et un autre... et encore... ce dernier... Perdre son temps à ranger, raffiner, contrôler, garantir. C'est si difficile de s'arrêter :on va peut-être manquer de l'ultime information capitale... Perfectionnisme outrancier, caus de tous les retards, impossible alors de prendre du recul.

- "Fais-moi plaisir !"
Dire souvent "oui" quand on pense "non", et se retrouve embarqué dans une vraie galère. Eviter d'annoncer une difficulté et laisser en souffrance une situation qui se détériore. Ne pas oser pas afficher ni ses objectifs ni ses intentions. Confronté aux engagements qu'on n'a pu tenir, on est consterné... mais on a bonne conscience puisqu'on voulait faire plaisir.

- "Essaie encore !"
Penser que tout est dur et difficile. Si ça ne l'est pas, le problème ne sera pas pris au sérieux. Se justifier davantage dans l'effort que par les résultats. Plutôt que d'aboutir, mieux vaut montrer qu'on n'a pas ménagé ses effort... et pas beaucoup dormi !

- "Sois fort !"
N'avoir besoin de personne. Trouver seul les solutions, et surtout ne pas déléguer. N'exprimer aucune faiblesse, ne jamais se plaindre. Prendre sur soi, serrer les dents et avoir toujours raison. Rester droit sur la passerelle, et couler avec le navire...

Intimidations parentales, exemples familiaux, influence des éducateurs ? Nous avons tous du mal à savoir pourquoi nous adoptons, à notre détriment, telle ou telle de ces attitudes. Elles ne sont d'ailleurs que des exemples de l'infinie variété des obstacles psychologiques qui s'opposent en nous à un bon usage du temps.

Chacun est libre d'enrichir ce zoo de ses propres spécimens. On peut se rappeler le conseil de Talleyrand : "Appuyez-vous toujours sur les principes. Ils finiront bien par céder."


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